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Caroline Abadie : l’indécence, "point barre".

Ce mercredi 27 juin à Nanterre, un contrôle routier de police a débouché sur la mort de Nahel, 17 ans, tué d’une balle dans le thorax par un agent de police. L’après-midi même, alors que les éléments de l’enquête étaient en cours de collecte, Mme Abadie apparaissait sur la chaîne public LCP pour nous asséner la vérité qu’elle détenait déjà.

On a l’habitude des atours professoraux qui habillent le discours de la macronie lorsqu’elle s’adresse au petit peuple. Mais dans cette situation, alors qu’une partie de la France s’émeut des images terrifiantes du matin, ce qui est très choquant c’est à la fois le ton péremptoire de Mme Abadie, tout autant que le contenu. Elle est pourtant de fait, moins spécialiste de la question des contrôles routiers, que les millions de citoyen.ne.s qui les subissent et s’y soumettent, elles et eux, au quotidien.

On conviendra avec elle du fait qu’absolument rien ne justifie un refus d’obtempérer qui s’accompagne d’une tentative d’homicide, comme ce fût le cas à Vienne à l’encontre du commandant de police à qui nous souhaitons beaucoup de courage, il y a quelques semaines.

Mme Abadie dans son discours, après les formules convenues de compréhension de la douleur de la famille et avoir attesté de son émotion (dont on peut douter de la sincérité à l’écoute), a immédiatement opposé par cet exemple les auteurs et les victimes de refus d’obtempérer. Alors que Nahel a été les deux à la fois, elle semble sans pitié à l’égard de la jeune victime.
"c’est la police qui détient le droit légitime de faire usage de la force", dit-elle, ritournelle habituelle pour absoudre les violences commises par la police au nom de l’Etat macroniste. Ces dernières années, les exemples ne manquent pourtant pas, d’abus de pouvoir et de violences bien illégitimes à l’égard de citoyen.ne.s. Aux yeux de Mme Abadie, avant même de connaitre les circonstances, Nahel ne bénéficie d’aucune mansuétude, aucun doute n’est permis, il est coupable, il n’a pas obéi et on pressent même qu’il l’aurait mérité. Honteux !

"Lors d’un contrôle, on s’arrête, point barre" : c’est la déclaration atterrante qui suit dans son discours. Point barre : nous y sommes, pas d’échappatoire, ni de nuance dans le monde manichéen de la droite au pouvoir. Néanmoins, Nahel s’est bien arrêté lors du contrôle de police. Mme Abadie, quand on s’arrête on ne redémarre pas, point barre ? Pourquoi Nahel a t-il redémarré alors même qu’il était mis en joue ? Quel sentiment, quelle peur l’a traversé dans cet instant ? Pourquoi ? Caroline Abadie ne saurait entendre un quelconque argument, elle ne saurait donner la parole à la défense, elle juge, elle condamne, elle afflige la famille du jeune homme de son mépris arrogant. On s’arrête, point barre !

Depuis 2017, comme pour les gendarmes, les policiers peuvent tirer sur un véhicule quand un conducteur n’obtempère pas et quand il est susceptible de porter atteinte à leur vie ou à celle d’autrui. Depuis lors, les homicides commis par des policiers se multiplient, quand bien même ils n’en portent pas le nom. Caroline Abadie, en défendant une posture de principe en dehors de toute réflexion morale et éthique, démontre toute la vacuité de son discours, le mépris de classe et la violence sociale inhérents au parti auquel elle appartient. Il faut aussi rappeler "ces principes basiques" Madame Abadie.

La France insoumise, groupes d’action de Vienne et Chasse sur Rhône

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