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Kovacs toujours pas champion de l’écologie

Alors que le maire de Vienne se pose comme un champion de l’écologie en plantant des arbres (dont la moitié est déjà morte) et en autorisant les vélos en centre-ville (comme le prévoit le code de la route), il s’insurge dans le même temps contre la limitation de vitesse sur l’axe Vienne-Lyon qui voit pourtant défiler des milliers de véhicules par jour, il favorise aussi la construction dé l’échangeur à Reventin-Vaugris, étrange conscience écologique.

Mercredi 27 mars, le site Francetvinfo publiait un entretien de Thierry Kovacs où il fustige la réduction de la vitesse sur la 2x3 voies entre Lyon et Vienne, faisons donc preuve de pédagogie :

Quelle est la pollution des transports routiers ?

Les transports sont la première source d’émissions de gaz à effet de serre en France (31 %), devant l’industrie et l’agriculture (19 % chacun). La voiture individuelle est responsable de plus de la moitié (53 %) des rejets du secteur et de près de 70 % avec les véhicules utilitaires. Pire, c’est le seul secteur en hausse depuis 1990. Une tendance qui s’explique par la croissance du parc français – passé d’un peu moins de 35 millions de voitures particulières à un peu plus de 38 millions lors des dix dernières années – et par le boom des SUV. Leurs ventes ont bondi de 5 % en 2008 à plus de 40 % des voitures neuves en 2021. (source LeMonde et rapport Parlement Européen).

En effet, le transport routier représente environ un cinquième des émissions de l’UE.
Les émissions de CO2 issues du transport de passagers varient considérablement selon le mode de transport. Les voitures personnelles sont l’un des principaux pollueurs puisqu’elles représentent 60,6 % des émissions totales de CO2 dues au transport routier en Europe.
Avec un taux d’occupation moyen de 1,6 personne par voiture en Europe en 2018, le covoiturage ou le report sur les transports publics, le vélo et la marche à pied, pourraient contribuer à réduire les émissions.

Pourquoi réduire la vitesse permet de réduire les émissions de CO2 ?

Même si la réduction de la vitesse n’est pas le seul paramètre à prendre en compte car la consommation d’une voiture dépend d’autres facteurs comme : l’âge, la puissance, le carburant, le gonflage des pneus, l’entretien des filtres à air. Réduire sa vitesse et rouler en limitant les phases d’accélération permet effectivement de moins consommer de carburant et donc de moins polluer.
Aurélien Bigo, chercheur spécialisé dans les transports (sources), indique que l’impact de la réduction de la vitesse est à la fois direct (baisse de la consommation de carburant et des émissions) et indirect, car elle entraîne d’autres effets : elle favorise le report modal vers des mobilités non concernées par cette diminution de vitesse en les rendant plus attractives (train, transports en commun) et fait baisser le nombre de kilomètres moyens parcourus par les individus.

Pour l’Agence internationale de l’énergie, il s’agit d’une mesure d’autant plus intéressante qu’elle pourrait être facilement et rapidement mise en place. « Quand on regarde les différents leviers de transition des mobilités, comme le développement du vélo ou des transports en commun, ou bien l’électrification des véhicules, il n’y en a presque aucun qui peut avoir un effet aussi instantané sur les émissions de gaz à effet de serre », explique encore à Vert Aurélien Bigo. Une mesure applicable presque du jour au lendemain, « sans pour autant que ça ne bouleverse les modes de vie », souligne le chercheur. Malgré des temps de transport un petit peu allongés, cela ne nécessite pas de changements importants dans l’organisation d’une journée, comme l’impliquerait le passage au vélo ou au covoiturage par exemple.

Réduire la vitesse était d’ailleurs une proposition de la convention citoyenne pour le climat. Il s’agit aussi d’une mesure particulièrement égalitaire puisque la vitesse est la même quelle que soit la voiture et donc la capacité financière de son ou sa conductrice.

Pourquoi c’est essentiel de réduire les émissions de CO2 ?

Les effets néfastes d’une trop grande concentration de CO2 sont connus et documentés depuis au moins les années 1970 où les chercheureuses alertent sur l’effet de serre et les dangers du réchauffement de la planète. Et même le gouvernement le dit !

Outre ces dangers liés au réchauffement global et au dérèglement du climat, la respiration de CO2 et de particules fines altèrent grandement la santé humaine et animale. Les enfants sont particulièrement vulnérables et les plus pauvres sont plus exposé.e.s car résidant à proximité des grands axes de transports routiers et ça c’est l’UNICEF qui le dit : "En France, plus de trois enfants sur quatre respirent un air pollué.
Ce chiffre s’explique par une exposition plus importante à la pollution atmosphérique dans les villes, où vivent la plupart des enfants. Le transport routier est l’une des principales sources de pollution atmosphérique (63 % pour les oxydes d’azote). Les enfants sont particulièrement vulnérables en raison de l’immaturité de leurs organismes et de la fréquence à laquelle ils respirent, susceptibles d’entraîner de nombreuses pathologies (asthme, allergies…).

Les enfants ne représentent pas une catégorie homogène et uniforme. Certains facteurs, tels que la pauvreté, sont particulièrement fragilisants. Ainsi, les populations pauvres peuvent plus difficilement se soustraire à des conditions de vie défavorables faute de ressources suffisantes, elles sont donc davantage susceptibles de cumuler plusieurs expositions néfastes (qualité de l’air intérieur dégradée, plus forte exposition au bruit, à la chaleur, etc.). La plupart des études montrent aussi que les zones socio-économiquement défavorisées disposent de moins d’espaces verts, de parcs, d’aires de jeux et de loisirs, ou d’autres ressources susceptibles de contrebalancer des conditions de vie moins favorables.

Ce cumul des expositions néfastes a des conséquences directes sur la vulnérabilité des enfants et peut entraîner diverses pathologies. Une étude française a ainsi montré qu’à Paris, bien que l’ensemble des quartiers soient exposés à la pollution de l’air, les habitants les plus pauvres risquent trois fois plus de mourir d’un épisode de pollution que les habitants les plus riches. source

Alors, pourquoi ces déclarations ? Que fait Kovacs pour le climat ?

Kovacs est dans une position délicate, d’un côté il doit au moins faire semblant de s’intéresser au climat puisque c’est la définition de son poste mais en même temps en bon droitard et masculiniste convaincu il défend la vitesse et la voiture individuelle marque de reconnaissance et de virilité "male" placée. Serait-il climatosceptique ? Quel est le modèle de sa voiture ? A quoi bon favoriser encore les constructeurs de voiture et lobbyistes vendeurs de pétrole si ce n’est parce qu’on a des intérêts avec eux ?

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