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Louise Michel à Vienne : la classe !

Louise Michel était institutrice. Toute sa vie elle a défendu par ses discours et aussi par les armes les valeurs qui l’animaient : égalité, démocratie, émancipation pour toutes et tous. Face à elle les hommes confisquant les pouvoirs aux pauvres et aux femmes. Toute sa vie Louise Michel a œuvré pour changer les choses, y compris en cette année 1890, où dans un tour de France, elle engage le monde ouvrier à arrêter le travail et manifester lors du 1er mai.

Voir dans l’article en lien pour l’histoire du 1er mai comme fête du travail

Louise Michel face aux ouvrières et ouvriers du textile

Le 29 avril, Louise Michel est à Vienne et tient une réunion destinée aux ouvrières et ouvriers du textile, principal emploi des prolétaires à Vienne.

Galvanisé, le monde ouvrier décide de ne pas se rendre à l’usine le 1er mai et se réunit à nouveau dans la salle du théâtre, prêtée par la mairie.
Les revendications ne manquent pas : temps et conditions de travail mais aussi salaires. À cette époque, il n’existe pas, ou de manière extraordinaire, de limitation du temps de travail, ni même d’âge minimum d’entrée à l’usine pour les enfants. Les femmes touchent moitié moins d’argent que les hommes et les enfants la moitié du salaire des femmes.
Les témoignages recueillis lors des procès post-1er mai rapportent l’insalubrité des usines de Vienne.

Le 1er mai à Vienne

Le 1er mai, donc, les usines sont à l’arrêt et une réunion est organisée pour faire le point, le maire d’alors et un commissaire de police sont pris à parti par les grèvistes (bon, en vrai le maire a dû être exfiltré et le flic s’en est pris plein la tronche !)
Puis iels partent en manif, en chantant la Carmagnole, des usines sont saccagées, la police réprime violemment les manifestant·es y compris des groupes qui ne font que chanter.
Un nouveau metting est organisé dans l’après-midi, mais tous les lieux possibles pour se réunir sont fermés. Les ouvriers manifestent alors dans les rues jusque dans la nuit.

Arrestation et procès

On cherche les responsables, Louise Michel est toute désignée. Elle est arrêtée à Paris, à sa descente du train, pour incitation à la violence, alors qu’elle rentre juste de Vienne . Elle est ensuite incarcérée à Vienne. Quand les autorités veulent la remettre en liberté provisoire, elle refuse car ses camarades sont resté·es en prison. Pour manifester sa colère, elle met à sac sa cellule. Évidemment, elle est taxée de "folle furieuse" par un médecin viennois qui préconise son internement dans un asile (ça c’est une habitude des mâles de l’époque : t’es une meuf véner ... allez hop chez les folles ! C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Madeleine Pelletier, morte internée en 1939)
Mais la réaction des nombreux·ses camarades de Louise Michel est tellement violente qu’on ne pourra pas l’interner ! Et le ministre de l’intérieur de l’époque, moins fasciste que Darmanin, finit par la laisser sortir, et oui la Louise elle leur fait vraiment peur ! Trop balèze la meuf !

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