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Barrage de Reventin : les énergéticiens, ces héros de la lutte

Jeudi 6 avril, le tribunal de Vienne a statué : les grévistes doivent quitter le piquet de grève qu’ils et elles occupent depuis trois semaines. Mais ils et elles ne lâcheront pas, promesse d’énergéticien.ne sur les nerfs

Comme nous toutes et tous, les « indestructibles énergéticiens gaulois » comme ils se présentent, n’en peuvent plus de se faire marcher dessus par ce gouvernement méprisant. Mais leur grève, elle, se voit beaucoup. Plusieurs dizaines de navires sont à l’arrêt en amont et en aval du barrage, le port E.Herriot n’est plus livré, l’impact économique de leur lutte est réel. D’autant que leurs collègues de Bollène en ont fait tout autant. Ils et elles tiennent depuis le 16 mars ! L’écluse n’a pas redémarrée suite à la maintenance annuelle, du fait que des salarié.e.s aient fait valoir leur droit de grêve, et l’électricité du barrage n’est plus produite.

Cela fait donc trois semaines qu’ils et elles tiennent bon pour nous ! En ce sens, ce sont des héroines et des héros, car ils et elles subissent des pressions énormes de leur direction, qui s’est elle-même faite allumée par le ministre de tutelle. Comme cela a déjà été écrit sur ALTER, ils et elles ont eu beaucoup de soutien, en particulier de la confédération paysanne, mais aussi de leurs camarades de la centrale de St-Alban. On notera que les soutiens des élu.e.s locaux ont été quasi inexistants. Bon, on ne s’attend pas à voir Kovacs et ses amis sur un piquet de grève.

Ce jeudi 6 avril, alors que la direction et les salarié.e.s étaient en passe de conclure un accord pour le redémarrage parcimonieux du site sans abandonner la grève, un coup de tonnerre est intervenu, par l’entremise d’une assignation au tribunal de Vienne. C’est le choix de la direction que de judiciariser la grève ! Une rumeur s’étant répandue par ailleurs, indiquant la présence et le possible délogeage des grévistes par la maréchaussée, un certain nombre de militants et sympathisants sont venu dès la fraiche apporter leur soutien en cette journée décisive.

Finalement, il n’en a rien été. L’assignation, elle, a bien eu lieu à 14H, et la justice a ordonné la libération des lieux par les grévistes. Un coup dur porté à la lutte. La CGT a indiqué que pour autant, elle n’abandonnait pas son droit le plus absolu : celui de poursuivre la grève.

Nous voulons donc leur apporter tout notre respect et notre soutien ici. Merci à vous les barragistes ! Tenez bon, au nom de la France qui souffre.

Pour faire un don à leur caisse de grève : https://www.leetchi.com/c/cnr-caisse-de-greve

Retrouvez ici le communiqué de presse de la CGT-CNR du 8 avril :

"Suite à la levée du piquet de grève le jeudi 6 avril, la Direction CNR s’est révélé incapable de remettre en route la navigation sur le Rhône du fait du manque de personnel disponible. Comme nous l’avons toujours affirmé, il n’y a jamais eu de piquet de grève bloquant à Vaugris mais une incapacité de finir les travaux du fait des salariés utilisant leur légitime droit de grève.

Comme nous l’indiquions dans notre communiqué du 5 avril, le sabotage des négociations par notre Direction

Le 07/04/2023, le tribunal administratif a prononcé un non-lieu dans le cadre de la procédure visant 7 salariés CNR présent sur le piquet de grève. Cette procédure visant à sanctionner l’occupation du domaine public « sans droit ni titre » n’avait plus d’objet suite à la levé du piquet de grève.

Le même jour, le tribunal judicaire de Carpentras a lui aussi constaté la levé du piquet de grève de Bollène et refusé d’accorder à la CNR les sommes demandés au titre de l’article 700 du code de procédure civile aux 18 salariés mis en cause.

Ce matin, 08/04/2023, le Préfet de l’Isère a prit un arrêté de réquisition des salariés au titre de l’article L.2215-1 du code des collectivités territoriales. 22 salariés sont nominativement réquisitionnés pour permettre la remise en service de l‘écluse au 9 avril 2023.

Pour la CGT-CNR, il y a ici aveu que les procédures intentées contre les salariés étaient parfaitement abusives et visait bien un détournement de procédure visant à mettre en cause le droit de grève sans passer par les réquisitions.

Le Gouvernement prend enfin ses responsabilités !

L’entêtement du Président Macron et de son Gouvernement à laisser pourrir la situation en interne de l’entreprise aura des conséquences durables au sein de la CNR. Pour éviter d’apparaître comme un briseur de grève, le Gouvernement a préféré, en toute irresponsabilité, sacrifier durablement le climat social au sein de la CNR.

La CGT-CNR constate que cet arrêté tardif intervient le samedi du week-end de Paques alors que plusieurs salariés, non prévenu vendredi (contrairement à ce qui a été constaté à Bollène où les réquisitions sont aussi en cours), vont devoir quitter leurs réunions familiales et pour certains revenir en urgence dans la région. Ces salariés ont le sentiment que le calendrier adopté, tant par la Préfecture que par notre Direction, vise à les punir de leur engagement dans le mouvement social.

Les représentants du personnels issus des listes CGT sont actuellement mobilisés sur place au côté des salariés réquisitionnés afin de vérifier les conditions de travail et de sécurité mise en œuvre.

Il apparaît que toutes ces procédures font monter la colère des salariés concernés et qu’ils sont de plus en plus déterminés à mener la lutte jusqu’au retrait de cette réforme injuste et injustifiée"

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