Analyses Education

La politique réactionnaire dans l’Education Nationale

L’arrivée d’Attal comme 1er ministre nous amène à rappeler son action dans le ministère de l’EN, un cap à droite toute.

D’abord il incarne l’islamophobie d’État par sa 1ère mesure cet été : l’interdiction du port de l’abaya à l’école.
Ensuite, ses annonces, démagogiques, ne trompent personne dans son but de flatter l’électorat de droite, il s’agit d’abord de militariser l’école par deux moyens : le port de l’uniforme et le SNU.

L’abaya à l’école

Comment savoir ce qui différencie une robe longue d’une abaya ? C’est la couleur de peau de la fille que la porte ! Par cette mesure il oblige le personnel scolaire à devenir flic et faire de la discrimination dès l’entrée des établissements scolaires. On peut imaginer ce que ressentent les jeunes filles privées d’école parce qu’elles ne portent pas la bonne tenue, tiens, moi ça me fait penser à la politique en Iran.

SNU

Par l’obligation donnée aux élèves de 2ndes de ne pas rester « à rien faire » fin juin, le ministre laisse le choix entre un stage ou participer au SNU c’est à dire le Service National Universel, une sorte de service militaire de 12 jours avec uniforme, levée des couleurs et Marseillaise.
Plusieurs jeunes ont d’ailleurs déjà été victimes d’abus de la part du personnel encadrant du SNU (humiliations, punitions collectives,...)

Personne n’est dupe, il y a tellement d’élèves de 2ndes que la majorité ne trouvera pas de stage et ira au SNU pour subir la propagande d’État sur les bienfaits de l’obéissance aveugle.

Port de l’uniforme

Même idéal dans le port de l’uniforme dont on sait bien qu’il ne masque en aucun cas les inégalités sociales (argument-massue des pro-uniformes) puisque les élèves se distinguent par leurs chaussures, sacs ou téléphones de marque.

Autre scandale : l’État va payer la moitié de la facture estimée à 200 euros par enfant. L’autre moitié par la collectivité en charge de l’établissement c’est à dire les régions (Wauquiez en tête) pour les lycées, les départements pour les collèges et les municipalités pour les écoles. Qu’en sera t-il des communes ou les départements déjà en difficulté financière ? Les élèves de Levallois vont-iels avoir des uniformes en soie et cachemire ?

Fun fact : il coûterait moins cher d’augmenter toustes les profs de 10 % !

La politique d’Attal va aggraver les inégalités

Remettre en place les redoublements et créer des groupes de niveaux met toustes les scientifiques d’accord : ces mesures accroissent les inégalités entre les enfants et entraîne un découragement chez les enfants en difficulté qui ont le sentiment de ne jamais sortir de la spirale de l’échec.
Ces enfants qui sont souvent issues des catégories les plus populaires de la population. Celles et ceux qui sont plus facilement orienté.e.s vers les lycées professionnels.
La réforme annoncée de ces lycées va permettre aux entreprises de se servir allègrement d’une main d’œuvre bon marché et peu revendicative.
Comment ces jeunes adultes pourront-iels se défendre contre un patronat surpuissant, protégé par l’État, en étant privé.e.s des moyens intellectuels pour construire un esprit critique ? Des dizaines d’heures d’enseignement général vont être supprimées en français, histoire, géo, maths, langues vivantes.

Le prof bashing en action

En annonçant toutes ces réformes, le ministre ne cesse pas d’alimenter celleux qui critiquent les profs. En expliquant que le niveau des élèves est mauvais, le ministre infantilise et met en accusation les enseignant.e.s en éludant complètement leurs conditions de travail : classes surchargées, manque de moyens humains dans les vies scolaires et dans l’accompagnement des élèves à besoin particulier, sentiment de déclassement, manque de formation.
Les annonces des augmentations des profs ont été faites en fanfare et pourtant elles restent loin du rattrapage de l’inflation et constituent des primes non prises en compte dans le calcul de la retraite (mais prises en compte pour les impôts !).

La nouvelle ministre

La nomination d’Amélie Oudéa-Castéra s’inscrit dans la continuité politique réactionnaire de la Macronie. En effet, comme le dit Médiapart, « la nouvelle ministre et son mari, ancienne figure tutélaire de la Société Générale et actuel patron, incarnent la jonction des intérêts économiques et politiques des classes dominantes françaises ».
Elle va même jusqu’à inscrire ses enfants dans une école catholique homophobe, sexiste, anti-IVG montrant pas là-même tout son mépris pour l’école publique.

Le bilan d’Attal à l’Education Nationale, ses prédécesseurs et sans doute celui de la nouvelle ministre (des JO !), est donc bien mauvais : école à plusieurs vitesses suivant les quartiers, classes aisées favorisées et confortées par l’État, financement de l’école privée en augmentation, on voit bien où Macron veut en venir, un désengagement toujours plus grand de l’État avec les dégâts irrémédiables que cela va entraîner dans notre société.

suggestion article