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Profs en grève le 1er février : Communiqué de presse

Salaires, postes, conditions de travail, réformes : éducation en danger :

La crise de recrutement dans l’éducation se pérennise, et toutes les études montrent que la faiblesse des salaires est le premier obstacle à l’attractivité des métiers de l’éducation.
Nos organisations syndicales exigent de véritables augmentations salariales en particulier par une augmentation significative du point d’indice pour tous les personnels dans ce contexte de forte inflation, ainsi que l’abandon du pacte.
Par ailleurs, le ministre s’entête à refuser les mesures salariales d’urgence qui permettraient de sortir les AESH et les AED de la précarité.

Il est encore temps de renoncer aux suppressions de postes pour permettre notamment d’alléger les effectifs par classe, mais aussi d’assurer les remplacements. Il faut également recruter davantage de personnels dans l’ensemble des équipes pluriprofessionnelles ... La dégradation des conditions de travail, la perte du sens du métier doivent être pris au sérieux. La formation continue saccagée, l’inclusion sans moyens, les effectifs nombreux dans les classes, etc. : tout cela contribue à dégrader encore davantage les conditions de travail.

Sur la question de l’inclusion, tous les voyants sont au rouge et les personnels enseignants et AESH sont à un point de rupture. C’est pourquoi nos organisations revendiquent :
• La défense de l’enseignement spécialisé et adapté, le maintien et la création des places nécessaires dans les établissements sociaux et médico-sociaux.
• Un statut de fonctionnaire et un vrai salaire pour les AESH, des recrutements d’AESH et de moyens humains à hauteur des besoins.
• L’abandon des mesures prises dans le cadre de l’acte 2 de l’Ecole inclusive (statut d’emploi d’ARE fusionnant les AESH et les AED, mise en place des pôles d’appui à la scolarité permettant à l’Education nationale de mettre la main sur les notifications MDPH) et l’ouverture de discussions avec les organisations syndicales sur la base des revendications des personnels.

Le projet de réforme du lycée professionnel est emblématique du moins d’école, moins d’enseignant·es, plus d’entreprises, plus d’externalisation des missions, et plus de management !
Cette réforme est à rebours des enjeux éducatifs, elle engage des bouleversements majeurs qui auront aussi un impact lourd sur les conditions de travail de l’ensemble des personnels exerçant en lycées professionnels et sur les conditions d’apprentissage des élèves.
Nos organisations en exigent le retrait !

Plus globalement, les mesures “Choc des savoirs” annoncées par le Ministre dessinent un projet d’école qui revient sur l’objectif de démocratisation et aggrave les inégalités. Elles vont encore dans le sens d’un contrôle accru du travail enseignant (manuel unique, méthodes imposées, évaluations standardisées) contre la liberté pédagogique.
La volonté de mettre en place des dispositifs comme l’uniforme et le SNU d’ici 2026, ou les groupes de niveaux dès cette rentrée en 6e et 5e, témoigne d’une vision à la fois hors-sol et réactionnaire de l’éducation.

Les spécialistes de l’éducation ont déjà démontré dans des études scientifiques que la discrimination des élèves selon leurs compétences supposées est souvent inutile et même néfaste à l’efficacité de l’enseignement.

Et pourtant, on demande aux personnels de l’éducation de mettre en place ces groupes de niveaux pour la rentrée 2024, et sans moyens supplémentaires : aussi, dans nos établissements, nous allons devoir sacrifier le peu de moyens d’enseignement qui restaient à disposition pour financer des groupes à affectifs réduits (indispensables pour les sciences, les langues, travailler en petit groupe), pour que se mette en place un dispositif coûteux et néfaste.
Nous dénonçons ainsi un projet d’école au rabais, dont l’objectif assumé est d’être, au lieu d’une école émancipatrice pour tous les élèves, une école du tri social. Nous refusons que des élèves voient leur accès aux savoirs et à la culture limité à des « savoirs fondamentaux », faute de moyens.

Que penser d’un pays qui appauvrirait sciemment l’accès aux savoirs à ses futur.e.s citoyen.ne.s ?

Pour nos salaires, pour des créations de postes, contre la mise en place des réformes à marche forcée, pour une école émancipatrice pour tous, nous appelons à participer aux actions, grèves et manifestations le 1er février 2024 proposées par nos organisations syndicales.

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