Comme Macron, Kovacs souhaite rendre un hommage à Missak Manouchian.
Missak Manouchian est né en 1906. Il est un ouvrier, poète et militant communiste arménien immigré en France. Il est surtout connu pour avoir été, durant la Seconde Guerre mondiale et l’Occupation, chef d’un groupe de résistants étrangers surnommé « Groupe Manouchian-Boczov-Rayman » puis « Groupe Manouchian » au sein des FTP-MOI de la région parisienne de la Résistance intérieure française. Ils sont 23 de ce groupe à être assassiné.e.s, livré.e.s par la France à l’armée Allemande en 1944.
LR (le parti de Kovacs) et Renaissance (le parti de Macron) ont voté la loi immigration le 26 janvier 2024. Le principal objectif est d’intensifier les éloignements d’étrangers en situation irrégulière. La Défenseure des droits considère que c’est une loi inefficace qui instrumentalise le droit au séjour et « bafoue la dignité et l’égalité ». Des associations (comme Amnesty International, la Cimade, le GISTI, Médecins sans frontières, Médecins du Monde et le Secours catholique) y sont également opposées. Le Rassemblement National et les Républicains ont durci le texte. Rappelons que Pierre Bousquet qui a déposé les statuts du FN (ancien RN) était un ancien Waffen-SS de la division Charlemagne.
Cette loi façonnée par les héritiers des assassins du groupe des 23, aurait expulsé Missak Manouchian.
Tout est bon donc chez Macron, Kovaks et compagnie pour récupérer des voix. Ils cherchent à nous faire croire qu’ils ont encore un peu d’humanité, une pseudo culture politique et quelques valeurs humanistes, adeptes des beaux discours et des cérémonies officielles qui servent à cacher une médiocrité de la pensée contemporaine.
Rajout du 20/02/24 : Macron refuse d’inviter à la cérémonie d’hommage, Léon Landini, le dernier compagnon vivant de Manouchian. Serait-ce une tentative d’invisibiliser le rôle des communistes dans les forces de la résistance ? Macron ne fait aucune réponse aux questions de Landini... Difficile de ne pas interpréter l’attitude de Macron comme révisionnisme.
Kovacs, grand ami de Wauquiez, aura-t-il la dignité de déchirer sa carte LR ?
Pour résister contre cette instrumentalisation de l’Histoire et dénoncer cette mascarade, rendez-vous à la cérémonie d’hommage le mercredi 21 février à 9:30-10h au square Manouchian (à l’angle de la place Saint Maurice et du quai). Nous y chanterons l’affiche rouge d’Aragon, mise en musique par Léo Ferré :
Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prièr’ aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vit’ onz’ ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuits hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui va demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle est que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant
