Internée sous X, morte sans autopsie : une femme trans effacée par l’institution psychiatrique
Villefontaine – octobre 2025
Le 20 juillet 2022, Eve Kouache, jeune femme trans de 41 ans, est retrouvée morte à l’EPSM74 (Etablissement Public de Santé Mentale de Haute-Savoie).
Internée d’office sous X – comme si elle n’avait ni nom, ni famille – elle a passé 10 jours enfermée sans que son identité soit confirmée, ni que ses proches soient contactés.
Sa mort a été rapidement classée en suicide, sans autopsie, sans enquête approfondie et avec des prélèvements toxicologiques détruits.
Trois ans de silence, trois ans d’opacité
Après des années de démarches, sa mère Marie-Agnès Picanon découvre dans le dossier pénal une série d’incohérences :
. Absence de rapports médicaux complets
. Témoignages contradictoires
. Recherche d’identité 5 jours après la mort
. Retard de 6 jours pour prévenir la famille
. Refus d’accès au dossier médical au nom d’un prétendu « refus » jamais prouvé
Pendant ce temps les tribunaux se renvoient la responsabilité. Aucun juge n’ose qualifier les faits autrement qu’en « suicide », malgré les manquements évidents de l’hôpital.
Une femme trans, effacée deux fois : par la psychiatrie et par la justice
Pour sa mère, ce drame révèle le mépris institutionnel envers les personnes trans :
« On a effacé son nom, son corps et maintenant sa mémoire. Tout ça parce qu’elle était trans et vulnérable. »
Dans un système psychiatrique saturé et mal formé, les personnes trans continuent d’être traitées comme des anomalies plutôt que comme des êtres humains.
Le collectif Justice pour Eve exige :
1. La réouverture de l’enquête pénale pour déterminer les causes du décès
2. Une expertise médico-légale indépendante
3. Une enquête publique sur les pratiques de l’EPSM74 concernant les hospitalisations sous contrainte
4. La reconnaissance des violences institutionnelles subies par les personnes trans
5. L’accès complet au dossier médical
Note
Ce communiqué s’appuie sur des éléments issus du dossier pénal et de documents administratifs communiqués à la famille.
Il relève du droit d’informer et de la liberté d’expression (article 10 CDEH)
Son but : faire la lumière sur un drame effacé par les institutions