Suite à l’appel de l’intersyndicale nationale, un rassemblement a été organisé sur Vienne. Plus de 300 personnes se sont réunies sur la place de l’Hôtel de ville.
On a interviewé les organisatrices de cette action contre l’extrême-droite, parce que, contrairement à ce qu’ont raconté les journaleux peu scrupuleux du coin : non, ce ne sont pas les syndicats viennois qui ont appelé à manifester !
"Franchement on a posé une déclaration de manif à l’arrache, au dernier moment. On avait contacté les camarades de l’intersyndicale de Vienne, mais personne n’était chaud·e pour y aller. On nous a répondu qu’iels n’avaient pas forcément les forces et préféraient appeler à rejoindre les manifs à Lyon. Par contre, iels nous ont proposé de relalyer l’info, ce qu’iels ont fait et c’était bien cool !
En vrai, on n’y croyait vraiment pas, on pensait qu’on serait 40 et que ça valait pas le coup de poser une manif, qu’on serait pas assez nombreuxses et qu’un rassemblement suffisait ! Mais on voulait quand même pouvoir avoir la fierté de lever la tête, dans notre bled, face à la menace du RN. Et ça a été la méga surprise, 300 personnes réunies !
Même les copines des Rosies étaient là !"
Vous aviez invité les candidates du Nouveau Front Populaire ?
"Carrément pas. C’était un appel de soutien à l’union des gauches, bien sûr, mais on ne les a pas contacté directement. L’info a tourné uniquement par les réseaux sociaux, parce que de toute façon on n’a pas confiance dans la presse locale et leurs articles à deux balles, et ça a super bien marché !
Par contre, les candidat·es ont été vraiment clean, et ont demandé s’iels pouvaient amener les drapeaux de leurs orgas, et si on les autorisait à prendre la parole ! C’était oui bien sûr, on était là pour ça !
Ce qui était vraiment cool, c’est qu’on était là avant tout contre l’extrême droite. On a vécu un beau moment de lutte antifa : on s’est fait un beau "siamo tutti antifasciti !", on a chanté aussi "tout le monde déteste les racistes et les sexistes", on s’est fait plaisir et y avait plein de pancartes anti-RN du genre "Vienne résiste encore aux fachos", "Pas de fachos dans nos quartiers"....
Et en même temps, la candidate a pu prendre la parole publiquement pour la première fois à ce rassemblement, en équilibre sur des attaches vélos, avec un vieux mégaphone de fortune, c’est sûr que c’était pas le mode grand écran, prompteur et salle à moquette mais c’était super sincère et authentique, une vraie mobilisation de la société civile, de la "base" comme on dit...
Le peuple de gauche a fait front samedi spontanément. Et ça , ça valait vraiment le coup !
Maintenant on va pas se leurrer, les urnes ça ne suffira pas ! Il va falloir tenir la rue, jusqu’aux élections et après ausssi.
On va voter sans illusions ni scrupules, et se préparer à entrer en résistance si c’est le RN qui passe, à s’organiser en assemblées populaires pour saboter la mise en place de leur politque.
Si c’est le NFP qui gagne, il va falloir aussi se préparer à s’organiser pour les forcer à mettre en oeuvre leur programme d’union, et combattre le captalisme, ne pas les laisser nous trahir comme iels le font depuis 40 ans.
De toute façon, même en 36 le gouvernement du Front Populaire n’a fait que suivre un mouvement social très fort, et c’est la grève générale qui a permis de gagner toutes les conquêtes sociales à l’époque (congés payés et baisse du temps de travail)
Alors on se prépare pour la contre-attaque !"